Séjour Pédagogique ROME - Tivoli - POMPÉI - Vésuve
Vendredi 24 mai
Que vous dire?... Que c'était drôlement difficile de faire sa valise ce matin? Que Rome ne nous avait pas dévoilé toutes ses beautés mardi ? Tout cela est vrai.
Oui, nous pourrions essayer de vous expliquer, de détailler : les arcades du Colisée -saviez-vous qu'il n'était pas rond? Eh, non! Figurez-vous qu'il forme une ellipse en réalité! Si, si, je vous l'assure. En plus, y avait même pas du sang à chaque fois!-, le forum antique entre les collines du Capitole et le mont Palatin, tous les arcs de triomphes (subsistants ou évanouis), et les colonnes (oui, parce que sinon ça faisait trop d'arcs, puisqu'ils ont connu tant de triomphes, ces romains, pfff!), le temple d'Antonin et de Faustine, celui de Vesta... Saviez-vous que c'était Mussolini qui a fait déterrer le forum ? Ah, oui, et plus loin, la colonne de Trajan, qui se lit de bas en haut en tournant avec des dessins ! Tout cela nous a été raconté avec passion par notre guide...
Après un repas, dans les jardins ombragés du Capitole qui surplombent la ville, nous nous sommes laissé aspirer, hypnotiser, par les trompe-l'œil de l'église de Saint-Ignace-de-Loyola et l'eau aigue-marine de l'illustre fontaine de Trévi! (Pas la peine de le demander : oui, bien sûr, nous en avons tous fait au moins un, de vœu !) Surtout, surtout, après il y a eu un temps libre et le resto!
Je voulais vous préciser aussi: le ciel était d'un bleu plein, franc, et sous le soleil, la température avoisinait les trente degrés... Oui, c'était l'été et un peu plus, à Rome...
Oui parce qu'en fait, ce n'était pas juste que nous visitions des lieux magnifiques et qu'il faisait beau. Il s ‘agissait de plus que cela encore... (Mais ça aussi, ce vécu-là, se révèle difficile à décrire avec des mots seulement.) C'était aussi ce moment où les profs ont mis des lunettes de ski avec lesquelles ils avaient "grave le flow", celui où ils étaient reconnaissants envers les élèves d'être tous à l'heure au rendez-vous, celui où ils étaient fiers quand une personne extérieure était épatée de voir autant de jeunes respectueux et sympathiques, celui où tel élève a souri, où tel autre a dit : "Mais c'est trop beau!", qu' "En vrai, c'est bien!", que "ça valait le coup!" ou qu'il ne voulait plus rentrer ou pas tout de suite... Celui encore où l'un de nous a reçu l'aide, le soutien, de plusieurs membres du groupe, celui où nous nous sommes parlé de tout et de rien, de nous, ah oui, celui où nous avons tous crié d'admiration dans une toute petite impasse pour de faux, pour rire... Et tant d'autres instants où nous n'étions pas que des élèves et des professeurs, mais un peu plus que ça, ensemble.
Merci à tous.
Jeudi 23 mai :
Grâce à la pasta et aux boulettes de viande de la veille, nos jeunes athlètes étaient dans une forme olympique ce jeudi 23 mai pour attaquer ce qui s'annonçait déjà comme la journée décisive du périple avec une étape absolument cruciale: la fameuse Fiuggi-Pompéi-Fiuggi!
C'est très tôt que les sportifs se sont élancés sur les routes italiennes: pour un premier contre-la-montre jusqu'à Pompéi! Lorsque la ville de Naples s'est dévoilée toute entière : les coureurs ont pu apprécier le spectacle en faisant glisser leur regard depuis les sommets verdoyants jusqu'à la mer en passant par un centre urbain éclectique et dense. S'en est suivi un replat agréable, labyrinthique et émouvant dans la ville brûlée en 79 par "la montagne qui bouge", dont l'excavation à ce jour n'est pas encore terminée!
Faisant le chemin inverse de la lave, nos braves ont alors attaqué l'ascension du volcan sous un soleil de plomb! Si certains grimpeurs ont tenté très vite dans la montée une belle échappée, le peloton n'a pas démérité! C'était le concours de grimaces mais tous ont vaincu la montagne noire aujourd'hui! Celle-ci, furieuse, a accueilli l'équipe de Lapalisse avec ses plus belles fumerolles !
VENI VIDI VICI
Mercredi 22 mai :
D'une ruine, l'autre, aujourd'hui.
Nous avons voyagé
de vingt siècles passés,
dans les vestiges d'Ostie.
Dans un port sans mer,
aux maisons aux toits ouverts,
nous avons suivi des fantômes,
cent mille femmes et hommes,
fuyant ou mourant de maladie,
dans leur vie du temps d'Ostie,
dans cette ville du sable exhumée,
ce jour sous les pins et un soleil parfait.
Pris par la main dans une course folle,
à travers les latrines et les thermes,
le thermopolium et le capitole,
nous avons subi le charme jusqu'à son terme.
Mais surtout comment oublier cet hommage,
d'un des hommes les plus puissants de son âge,
à l'amour qui fut de son cœur
non le seul mais le vrai?
Et contre la douleur
de cet amour arraché,
Hadrien qui rêvait
d'un empire romain enfin pacifié,
a construit un royaume de verdure,
de bassins où se reflètent les sculptures,
un paradis de pierres, d'oliviers et de champs,
Où pas un ne vécut pourtant...
Existe-il vraiment un éden sans détresse ?
Mesure-t-on l'amour aux ruines qu'il laisse?
Mardi 21 mai :
Il faut bien l'avouer, les petits pérégrins lapalissois étaient quelque peu étourdis par une nuit fragmentée dans le bus quand ils ont posé le pied dans la Ville promise.
Mais c'est bien elle, la Ville éternelle, qui, le plus, les a remués, éberlués, leur a fait tourner la tête!
Après avoir franchi l'une des portes du mur d'enceinte, s'est découverte à nos yeux la place la plus célèbre de Rome: l'immense place Saint-Pierre! Et sur le marbre, et noir et blanc et coloré, de la Basilique, nous suivions les traces des plus grands: Le Bernin, Raphaël et bien sûr Michel Ange... Avec ses dimensions grandioses, ses dorures, ses voûtes, ses tableaux, son dôme, son baldaquin, ses sculptures -notamment ses chérubins offrant l'eau bénite-, et son trône: c'est à une véritable leçon de monumentalité que nous avons eu droit. Le magnifique château Saint Ange - remarquable par sa rondeur, au bord du Tibre-, le Panthéon, l'église Saint-Louis-des-Français et la fameuse piazza Navona, avec ses trois fontaines baroques, n'ont pas eu à rougir non plus. Et tout simplement, dans cette ville de pierre, de lumière et de temps, quel plaisir de déambuler dans les ruelles aux hautes façades ocres, sublimées par les vieilles portes, les portails en fer forgé et les persiennes, habillées de bougainvilliers violets ou rose fushia, parfumées de jasmin!
Face à tant d'émotions artistiques, et ne voulant pas souffrir davantage du syndrome de Stendhal, il nous fallait bien reprendre des forces... Que tous les parents se rassurent: la pizza et la glace ("à Rome, fais comme les Romains" oblige...) ont été tout à fait bien digérées!
D'autre part, si les rues de Rome sont pavées d'anges: ils n'étaient pas seulement de pierre aujourd'hui... puisqu'il y avait les vôtres, souriants, qui dorment bien ce soir et vous embrassent.
Lundi 20 mai
En route pour Rome :
Les 64 élèves et les 5 professeurs étaient à l’heure pour les 16 heures de route en direction du pays de la Dolcevita.
Régulièrement en ce lieu précis vous trouverez des informations sur le séjour.
Arrivederci
22:34
Devant le collège, en ce jour férié, avant l'heure déjà, se pressaient parents et discipuli. On pouvait y humer des airs semblables à ceux des ports: des airs de fête, de couleurs d'ailleurs, de liberté et d'aventure... Mais bien sûr, comme sur tous les quais léchés par la houle, aiguillonnent aussi et doucement l'inquiétude et le creux de la séparation imminente. Un haut vaisseau noir apparut, dont les zébrures rouges pouvaient rappeler des stigmates ou des promesses de combats victorieux. Quelques photos immortalisèrent ces nouveaux argonautes qui prirent tout d'un coup et possession de la nef et la mer, à l'heure prévue exactement. Le destin n'attend pas, paraît-il.
Notre premier capitaine, Fernando, portait un élégant chapeau de paille blanche tressée et un sourire plein de confiance et de sympathie. Sans aucune hésitation, il fendit les averses qui déjà s'abattaient sur nos vitres tandis que les moussaillons créaient les conditions d'une belle immersion: évoquant, à travers leurs travaux, l'histoire de l'Italie, sa géographie, les spécialités culinaires, l'opéra et la musique contemporaine, le cyclisme, le calcio ou encore l'industrie automobile en Italie.
Juste avant le passage, juste après notre diner, notre deuxième capitaine prit place. C’était à Jean-Baptiste que revenait la responsabilité de notre franchissement de la frontière. Ce fut chose faite autour de 21h15. Grâce au cours d'italien -magistral, s'il en est- de M.Roche et de tant d'efforts préalables et mutualisés de toute la communauté éducative, nous pouvons ce soir tous ensemble d'une même voix dire:
buonasera Italia, e grazie mille a tutti !
Mme Perera